L'importance du protocole de démarrage pour les planchers chauffants carrelés
Le protocole de démarrage existant
Un système de chauffage par le sol ne peut pas être mis en service simplement après l'installation. Une mise en service progressive est essentielle pour éviter les dommages au sol tels que les fissures ou le décollement. Le protocole de mise en service standard est décrit dans la NIT 273 de Buildwise et comprend les étapes suivantes :
- Temps d'attente : après l'application de la chape, il faut attendre suffisamment longtemps avant de mettre en marche le chauffage par le sol. Ce temps d'attente est d'au moins 28 jours pour les chapes à base de ciment et d'au moins 7 jours pour les chapes à base de sulfate de calcium ;
- Augmentation lente de la température : le démarrage du chauffage par le sol doit se faire progressivement. La température de l’eau présente dans le système doit être augmentée de 5 °C par jour, en partant d’une basse température (environ 20 °C). Ce processus est à poursuivre jusqu’à ce que la température maximale de service soit atteinte. Attention, celle-ci doit rester inférieure à la température maximale admissible pour le liant de la chape ;
- Maintien de la température : la température maximale doit être maintenue au moins 4 jours ;
- Diminution lente de la température : il faut ensuite diminuer la température lentement, à raison de 5 °C par jour ;
- Contrôle : après avoir augmenté et diminué la température, il y a lieu d’inspecter le sol, afin de détecter le moindre signe de pathologie (fissures, par exemple) ;
- Documentation : il est recommandé de documenter le déroulement du protocole de démarrage (dates, graphiques, observations, etc.).
Ce n’est qu’après avoir suivi le protocole de mise en chauffe dans son intégralité et effectué un essai de pression que le revêtement de sol peut être posé.
Comparaison avec la norme NBN EN 1264-4
Depuis plusieurs années, la norme européenne NBN EN 1264-4 décrit les exigences techniques et les méthodes d’essai pour les systèmes de chauffage par le sol utilisant l’eau comme fluide caloporteur. Cette norme propose également un protocole de mise en chauffe structuré. Toutefois, il diffère à plusieurs égards de celui décrit précédemment. La première différence réside dans l’absence d’augmentation progressive de la température : 3 jours après le coulage de la chape, la température de l’eau doit être portée à sa valeur maximale en une seule fois et maintenue pendant 4 jours. Une deuxième différence concerne l’absence de phase de diminution de la température. Celle-ci permet pourtant de prévenir l’apparition de fissures.
Par conséquent, on peut conclure que la courbe de température prescrite par la norme ne correspond pas à une évolution idéale de la température, avec apparition et dissipation progressives des contraintes dans la chape.
Protocoles de démarrage préprogrammés dans les thermostats
De nombreux thermostats proposent désormais plusieurs protocoles de mise en chauffe préprogrammés. Ces profils de température reposent généralement sur les recommandations énoncées dans les normes (NBN EN 1264-4, par exemple) et d’autres documents de référence, tels que les Notes d’information technique ainsi que les instructions des fabricants et des organisations professionnelles. Elles se basent aussi sur les pratiques de construction de nos pays voisins.
Ce qu'il faut retenir
- Suivre le protocole de mise en chauffe des sols chauffants permet de réduire considérablement l’apparition de pathologies telles que des fissures et des décollements. Parfois, le bâtiment n’est pas encore connecté au réseau électrique au moment de démarrer le protocole.
- Une bonne planification des travaux et une bonne communication entre l’installateur, l’électricien, le carreleur et le poseur de chape sont donc primordiales.
- Étant donné qu’il existe plusieurs protocoles de mise en chauffe et qu’ils sont également très différents les uns des autres, il est utile de convenir de la courbe de température à respecter. Il importe de veiller à ce que l’augmentation et la diminution de température n’entraînent pas de variations de température excessives à court terme, car celles-ci pourraient provoquer la fissuration de la chape.
- Idéalement, il faudrait suivre un protocole de mise en chauffe progressive pour chaque remise en route du système après une longue période d’arrêt. Cela permettrait de réduire les risques d’endommagement du revêtement de sol et de son support.
- Enfin, il est important que le carreleur obtienne la confirmation que la procédure de démarrage a été menée à bien avant de poser le revêtement de sol.
Source : Buildwise