Une perception totalement erronée

Un premier message évident : la perception "une tuile doit être bon marché" doit être modifiée de toute urgence. Ces dernières années, les carreaux de céramique ont trop souvent servi de solution bon marché pour le revêtement de sol. Cette image a malheureusement été adoptée par le marché des projets, les magasins de bricolage, les architectes, les promoteurs immobiliers, certains magasins de matériaux de construction, etc. Aucune usine (même au Brésil) ne veut se concentrer sur le 60x60, et encore moins sur le plus petit. Ils continueront à les produire, mais à un certain prix, pas à perte.

En tant que grossistes, importateurs, vendeurs de carreaux, détaillants, agents, prescripteurs, carreleurs, architectes et entrepreneurs, nous avons tous pour mission de changer la perception de la céramique et de justifier son prix. La céramique ne sera jamais plus bon marché, mais elle reste abordable si vous la mettez sous le bon éclairage et disposez des bonnes informations sur le produit. Quelque chose pour lequel nous nous sommes battus pendant des années. Mais si nous le faisons bien, tout le monde en profitera.

Un particulier qui achète des carreaux une fois dans sa vie, n'a aucune idée que le carreau qu'il aime coûte 55 euros aujourd'hui et seulement 40 euros l'année dernière. Non, il choisit les carreaux en fonction d'un certain budget et d'un certain style. Le marché du projet doit également ajuster immédiatement la valeur marchande des carreaux de céramique, de 10 à 15 euros en plus. Quiconque prétend aujourd'hui pouvoir fournir des carreaux d'une valeur marchande de 30 euros, fait fausse route et envoie un signal totalement erroné au marché.

Une autre conclusion après notre tournée européenne est que les prix ne vont plus baisser (à moins que la taxe sur l'énergie ou toute autre taxe créée ne disparaisse). Nous devons nous préparer à un nouveau monde, mais pas à un monde pire, au contraire.

Arciblansa : une visite unique

L'histoire la plus touchante que nous ayons vécue la semaine dernière est celle de la "Terre de la Guerre". Les usines que nous avons visitées n'admettent que très rarement les visiteurs, car il s'agit du cœur du système, de la force vitale de la céramique.

Après avoir beaucoup insisté et grâce à nos bonnes relations avec les gens de Peronda, nous avons eu l'occasion unique de visiter Arciblansa. Peu de gens ont entendu parler du nom d'Arciblansa, mais cette entreprise est responsable de plus de 30 % de l'approvisionnement en matières premières pour la fabrication des carreaux de céramique. Leur argile est même exportée en Italie.

Pour vous donner une idée de la taille : cette usine exporte 1 million de tonnes d'argile chaque année.

Dans cette usine, vous trouverez plus de 30 mélanges d'argile. Et dans ces 30 mélanges, il y a maintenant aussi l'argile du Donbass ou "Terre de la Guerre". Ce qui, jusqu'à récemment, semblait être une question banale et sur laquelle personne ne se posait de questions, est aujourd'hui plus que jamais un sujet brûlant. Il est d'une importance vitale pour le secteur.

Prix Nobel de la céramique 2022

Les derniers bateaux ont été livrés à la fin du mois de mars, ce qui a permis de terminer l'année. Ce qui va se passer, on ne sait pas encore. Le secteur va-t-il stagner ? Absolument pas ! Y aura-t-il des difficultés pour les producteurs après l'été ? Absolument oui !

Depuis quelques mois, les producteurs testent d'autres types d'argile, soit dans leurs propres laboratoires, soit par l'intermédiaire de l'Université de Castellon, division céramique, afin de mettre au point de nouvelles formules. Cela semble simple, mais ce n'est pas le cas. L'argile doit "prendre" avec les types d'émail actuels. La personne qui résout ce problème remporte le prix Nobel de la céramique 2022.

Notre conclusion ?

Tout n'est certainement pas sombre. Et oui, il y aura de nouvelles collections au Cersaie 2022. Le secteur est trop fort pour se taire. Mais nous allons tous devoir nous adapter à la nouvelle réalité. Et il incombe à l'ensemble de la chaîne de faire connaître correctement l'histoire de la céramique à tous ceux qui entrent en contact avec elle.