Sur-mesure et innovation : comment Van Lierde construit l'avenir de la finition intérieure

De l'entreprise de construction à l'entreprise de pierre naturelle

"Les origines de notre entreprise remontent à 1979, date à laquelle mon père Roger Van Lierde a fondé Van Lierde natuursteen", déclare Oliver au début de la conversation. "À l'origine, il s'agissait d'une entreprise de construction classique, mais au fil des ans, l'amour de mon père pour la pierre naturelle s'est développé. Dans son travail, il avait parfois besoin d'un seuil, d'une tablette ou d'un autre produit en pierre naturelle. Un jour, il a décidé d'investir lui-même dans une à scie de coupe. Peu de temps après, il a changé de cap et, après avoir suivi une formation de tailleur de pierre, il a choisi de créer une véritable entreprise de pierre naturelle. J'ai moi-même rejoint cette entreprise il y a maintenant dix-sept ans. En fait, je n'avais pas l'intention de rejoindre l'entreprise de façon permanente, ça a débuté comme un job de vacances, mais comme mon père, la passion m'a gagné et après environ cinq ans, j'ai repris l'entreprise. Il y a trois ans, Simon a rejoint l'entreprise en tant qu'associé. Chez Van Lierde, nous nous concentrons spécifiquement sur les intérieurs et il y a tellement de détails qui entrent en jeu qu'il n'était plus possible pour moi de tout faire seul, et c'est pourquoi Simon a rejoint l'entreprise."

"J'avais déjà "tâté le terrain" il y a une dizaine d'années, mais cela ne s'est concrétisé qu'il y a trois ans", ajoute Simon. "Nous ne nous étions pas parlé depuis sept ans, mais nous nous connaissions depuis longtemps. Nous n'étions pas vraiment "proches", mais nous avons toujours eu de bons rapports et cela s'est avéré être une bonne base pour travailler ensemble. J'avais déjà travaillé ici comme étudiant pour gagner un peu d'argent, le monde de la pierre naturelle ne m'était donc pas inconnu."

Quartzite et ... granit

Entre-temps, l'entreprise a connu une croissance régulière et le personnel s'est étoffé. L'entreprise emploi aujourd'hui sept personnes. "L'accent a toujours été mis sur la pierre naturelle pour les applications intérieures. En principe, nous ne faisons pas de sols, sauf si cela fait partie du projet, et encore, en petites quantités, comme une mezzanine ou une petite salle de bains. Les clients peuvent également venir ici pour des matériaux céramiques ou composites, à condition qu'il s'agisse d'un travail sur mesure. Le composite n'est en principe qu'un complément, nous n'avons pas énormément de demande, nous faisons essentiellement de la céramique, du marbre, du quartzite et du granit. Nous travaillons souvent avec des architectes et, bien qu'ils se tournent de plus en plus vers des matériaux plus durs en raison de la sensibilité du marbre aux taches et aux rayures, nous constatons que le marbre reste un choix régulier. À condition d'appliquer un traitement antitaches adéquat, le marbre peut parfaitement s'intégrer dans un intérieur, et sa valeur esthétique reste incontestée. Le quartzite est un produit de premier ordre à ce niveau, mais pour de nombreuses personnes, il demande un budget trop important, d'où le retour en force du granit."

Plus le travail est minutieux, plus nous privilégions le jet d'eau, ce qui ne veut pas dire que les autres machines ne comptent plus

Le jet d'eau : une bénédiction

Au cours des 10 à 15 dernières années, le secteur a beaucoup évolué en termes de machines, et il en va de même chez Van Lierde. Ce qui a commencé par une petite scie est aujourd'hui devenu un parc de machines à part entière. "Lorsque j'ai rejoint l'entreprise, nous avions une vieille scie PLC qui avait besoin d'être remplacée", se remémore Olivier. "Ensuite, nous avons acheté une première machine CNC et, peu de temps après, une deuxième. Cela fait maintenant 12 ans. Mais à un moment donné, il faut renouveler l'équipement, notamment parce que nous voulions augmenter la production. Nous avons récemment ajouté l'affûteuse de chants Commandulli Speedy et, l'année dernière, nous avons acheté deux machines flambant neuves chez Viek-machines : une scie, et nous avons aussi investi dans un jet d'eau. Aujourd'hui, les arrondis sont très populaires et les gens veulent de plus en plus des éviers massifs. Le jet d'eau est une véritable bénédiction, surtout car il permet de tailler en douceur des matériaux particulièrement durs tels que la céramique et le quartzite."

"Nous utilisons toujours une scie à pont classique, bien sûr, mais pour les coupes d'onglet plus compliquées, les formes organiques... avant , il fallait vraiment réfléchir à la façon de procéder", explique Simon pour décrire la méthode de travail. "Aujourd'hui, le jet d'eau gère ça en un instant, pour ainsi dire, et vous évitez de la casse. Plus le travail est minutieux, plus nous privilégions le jet d'eau, ce qui ne veut pas dire que les autres machines ne comptent plus. De la scie à pont au jet d'eau en passant par la CNC pour la finition et le polissage de l'intérieur, par exemple, nous combinons tout. En fait, c'est vraiment devenu une seule et même ligne."

Pas une mode, mais une valeur sûre

Il est intéressant de noter que les capacités étendues du jet d'eau influencent également le travail des architectes. "Ils savent de quoi un jet d'eau est capable et commencent à dessiner en conséquence. Ils peuvent désormais accéder à des endroits et des détails qui étaient auparavant plus difficiles. Les dessins que nous recevons nous montrent qu'ils commencent peu à peu à trouver cela normal. Avec la forte augmentation du nombre de jets d'eau dans notre secteur, les concepteurs connaissent de mieux en mieux le potentiel de la machine."

Une évolution qui a pris pas mal de temps, se souvient Viek Seynhaeve. Le directeur de Viek-machines, qui a fourni à Van Lierde son installation de découpe au jet d'eau Donatoni J5 Tool+, vient de nous rejoindre. "J'ai commencé à programmer des machines à jet d'eau en 1994. À l'époque, il n'y avait que deux ou trois machines à jet d'eau en Belgique. J'ai programmé l'une de ces machines et c'est grâce à elle que je me suis lancé dans la fabrication de machines pour la pierre naturelle. Les premières années, les gens ne parlaient pas du jet d'eau, sauf pour des projets exceptionnels, comme un client en Arabie Saoudite ou en Russie qui voulait un sol orné de fleurs. Sur notre marché, le jet d'eau n'était pas du tout répandu... jusqu'à l'arrivée de la céramique. Là, le jet d'eau s'est soudain révélé une solution facile pour travailler ces dalles de céramique. Il y a dix ou quinze ans, on vendait énormément de centres d'usinage CNC. Lorsque le marché a montré des signes de ralentissement, les jets d'eau ont été largement mis en avant. À vrai dire, j'ai longtemps pensé qu'il s'agissait plutôt d'une mode. En partie à cause du prix de revient élevé, car ce ne sont pas des machines bon marché. De plus, il s'agit d'une technologie de pointe et donc sensible, notamment la pompe à haute pression. Il faut par conséquent avoir une bonne maîtrise et en avoir réellement l'utilité... Bon, au final, je me trompais (rire), et l'industrie de la pierre a découvert les possibilités illimitées du jet d'eau et a décidé de les exploiter au maximum. Les jets d'eau se sont multipliés ces dernières années, et nous nous sommes également de plus en plus spécialisés dans ce domaine avec les machines Viek. L'ajout d'un TOOL+ est un atout supplémentaire."

TOOL+

TOOL+ désigne un moteur de fraisage supplémentaire qui renforce nettement la polyvalence des machines pour l'usinage de différents matériaux tels que la céramique, la pierre naturelle et le quartz. "Le moteur TOOL+ est idéal pour les tâches telles que l'usinage d'angles, l'usinage à plat, le fraisage d'évidements, le perçage de trous et la création d'ouvertures personnalisées. TOOL+ permet de réaliser ces opérations sans provoquer de tensions supplémentaires dans le matériau. Le système ne provoque pratiquement aucune vibration, même à grande vitesse, ce qui permet un usinage précis et stable. Le logiciel de commande de Donatoni prend en charge de base toutes ces opérations, ce qui facilite l'exécution de diverses tâches directement à partir de l'écran tactile de la machine. Sur les machines combinées, TOOL+ peut être utilisé parallèlement à la scie et/ou au jet d'eau. Une scie de découpe peut scier et fraiser, et une machine à jet d'eau peut couper et fraiser au jet d'eau, ce qui permet d'effectuer un large éventail d'opérations via un seul processus de production."

Contrôle et programmation

Van Lierde fonctionne actuellement avec différentes plateformes pour la programmation des machines. "Nous envisageons toutefois de tout regrouper sur une seule plateforme afin de pouvoir commander toutes les machines à partir d'un seul système logiciel. Il s'agit d'une plateforme d'un grand éditeur de logiciels italien avec lequel de nombreux fabricants travaillent. Le grand avantage est que si vous changez de fabricant, par exemple, vous n'avez pas besoin d'assimiler le fonctionnement d'un nouveau logiciel, mais vous pouvez tout gérer à partir de la même plateforme."

Le jet d'eau est-il une machine facile à utiliser ? Tous les opérateurs n'ont pas un diplôme d'ingénieur... "Maintenant que nous savons bien nous en servir, je peux effectivement confirmer que le jet d'eau est une machine relativement facile à utiliser pour les personnes qui travaillent dans notre atelier", confirme Simon. "Une courte formation et quelques jours de pratique et, au bout d'une semaine, vous êtes opérationnel. La plupart des personnes qui travaillent sur la machine ne partent pas non plus de zéro. Aujourd'hui, ils sont tous habitués à travailler avec un téléphone portable, ils sont tous à l'aise avec les ordinateurs."

"Le sur-mesure est notre métier"

Il est temps de se quitter, mais pas avant d'avoir demandé à Olivier et Simon comment ils envisagent l'avenir. "Je pense que nous sommes bien tels nous sommes aujourd'hui. Nous n'avons pas envie de devenir une gigantesque entreprise et de passer à la production de masse. Mais nous voulons continuer à offrir une qualité élevée. Le sur-mesure est notre métier, tout restera en production propre. Notre service de placement est également un atout majeur que nous voulons exploiter encore davantage."