Stage d’apprentissage chez le spécialiste en étanchéités Ingemar Agemans
Dites-moi Ingemar, comment avez-vous atterri dans le monde du carrelage?
"J'ai toujours été un créatif. Quand j'étais jeune, j'aimais écrire, dessiner, peindre, etc. Je rêvais de devenir dessinateur de bandes dessinées, mais je n'ai jamais osé pousser les portes d’une école d'art. Après le secondaire, j'ai fait des études de journalisme. Mais je préférais écrire des livres plutôt que des articles. Au bout de deux ans, j'ai arrêté mes études et pris une toute autre direction: assistant en psychologie. Vu qu’à l’époque je travaillais beaucoup sur le côté dans l'entreprise de mon oncle, j’avais, au bout d'un an, manqué de nombreux cours pratiques. J'ai donc arrêté mes études et suis allé travailler à temps plein."
"Mon oncle possédait une entreprise qui aménageait des courts de tennis et des terrains en dur. C'était un travail très saisonnier et très dur pendant quelques mois. Les mois suivants, nous réalisions des pavages ornementaux. Mon père, qui avait jadis rejoint l'entreprise, m'en a appris les techniques de base. À un moment donné, le monde du tennis a totalement changé et il a fallu cesser cette activité. J’ai alors rejoint l’entreprise de carrelage de l'oncle de ma petite amie. À l'époque, je ne rêvais pas de poser du carrelage, mais j'avais besoin de travailler. J’ai alors commencé comme chauffeur. Je m’assurais que les matériaux soient prêts sur les chantiers afin que les poseurs puissent se mettre à l’ouvrage. Je trimbalais des sacs de ciment, je préparais tous les carreaux, je montais et descendais des milliers d'escaliers, je faisais presque tout à la main, souvent en plein cœur d'Anvers,... C'était un travail très dur et physique."
"Après un an et demi, j'ai voulu apprendre à carreler moi-même. Pendant deux ans, j'ai pu accompagner l'ancienne génération de poseurs sur chantier, où j'ai appris les bases du carrelage et surtout de nombreuses techniques de pose traditionnelles. Je m’étais alors déjà lancé comme carreleur en complémentaire. Lorsque l'entreprise de carrelage a fermé ses portes il y a douze ans, je me suis installé comme indépendant à titre principal."
Où avez-vous pu perfectionner vos compétences?
"Je suis un autodidacte. Il m’arrive parfois de lire pour le plaisir les rapports du CSTC ou les fiches techniques des fabricants de colles. Ce n'est certes pas la lecture la plus agréable, mais cela m’apprend beaucoup."
"Avant, j’avais également installé des salles de bains pour Steylaerts. J'y ai énormément appris en matière d’étanchéités. Cette entreprise installe environ un millier de salles de bains par an. En raison du grand nombre d'installations, les erreurs étaient rapidement repérées et corrigées. En quelques années, j'ai vu les techniques d'installation évoluer considérablement. En tant qu'équipe d'installation, nous étions continuellement assistés par des conseillers. Ce fut une période très enrichissante."
Polycaro: Peut-on aujourd’hui vous qualifier de spécialiste en étanchéités?
Ingemar: "J’oserais répondre par l’affirmative. J'ai tout de même une vision très claire et une approche – jusqu'ici – étanche en matière d'étanchéités. Je vois encore souvent des carreleurs installer des étanchéités par chevauchement. Si je trouve cela encore acceptable pour une douche avec receveur, dès qu'il s'agit de douches à l'italienne carrelées, je travaille exclusivement avec des amortisseurs de chocs, des bandes d'étanchéité et de la colle bicomposante. La colle à carrelage ordinaire absorbe en effet l'humidité. Sur une surface verticale, cela ne pose pas de problèmes majeurs, mais sur une surface horizontale, l'eau peut stagner. La colle à carrelage absorbe alors cette humidité, la transmet et, à la longue, cette humidité s’infiltre sous votre membrane d’étanchéité. Et cela cause souvent des problèmes. Cependant, lorsque vous isolez le manchon et les bandes d'étanchéité, une sorte d'émulsion caoutchouteuse qui n'absorbe pas l'humidité, l’eau ne sera pas absorbée."
"J'installe souvent des receveurs de douche qui sont fabriqués en polystyrène, qui n'absorbe de toute façon pas l'eau. Lorsqu’il s’agit d’une douche à l'italienne dont j’ai moi-même réalisé la chape, j'utilise une natte qui est très robuste. Pour ce qui concerne les étanchéités, vous pouvez me qualifier de névrosé. Mais les problèmes et dégâts sont si fréquents! C'est regrettable et parfaitement évitable. De plus, de nombreux clients trouvent les douches à l’italienne carrelées esthétiques, mais hésitent à faire le pas parce qu'ils ont souvent lu des commentaires négatifs. Cela n'a pas lieu d’être. Depuis 11 ans que j'installe des salles de bains et des douches, je n'ai jamais connu de problème – touchons du bois."
"Outre l'aspect technique, il y a aussi l'aspect esthétique, c'est pourquoi je ne procède pas par chevauchement. Cela nécessite une bande d'étanchéité, des angles préformés, etc. Ce qui entraîne un épaississement substantiel de la paroi. Si vous travaillez avec un carreau de 60x60 cm, vous pouvez alors encore compenser les irrégularités du mur avec votre colle, mais il faudra ici veiller à ne pas créer d'espaces creux sous votre carrelage. Si vous optez par contre pour des mosaïques ou des petits carreaux populaires Winckelman de 10x10 cm, il faudra d’abord égaliser parfaitement le mur. J'ai connu quelqu'un qui retirait le plafonnage, mais cela me semble plutôt fastidieux."
Je ne pose jamais d'étanchéité par recouvrement. Pour les douches à l'italienne carrelées, je travaille exclusivement avec des amortisseurs de chocs, des bandes d'étanchéité et de la colle bicomposante.
Polycaro: Votre méthode de pose sans chevauchement est-elle plus coûteuse?
Ingemar: "En termes de coûts, notre approche sera probablement un peu plus chère, en effet. Installer les étanchéités me prend parfois une journée. Pour poser les membranes, j’utilise un mortier-colle fluide à liant hydraulique. La colle à carrelage ordinaire sèche, mais si vous travaillez sur un support hydrophobe et surtout avec une natte d'étanchéité, l'humidité de votre colle ne pourra en fait plus s'échapper. Si vous utilisez une colle à liant hydraulique, celle-ci prendra parfaitement. J'ai une colle super que j'utilise également pour coller les nattes pour terrasses. C'est l'une des rares colles que je connaisse qui permet un collage en plein parfait de la natte et qui conserve vraiment son pouvoir adhésif même une fois sèche. Avec les colles flex ordinaires, vous pourrez souvent détacher la natte. Cela se produira, par exemple, lorsque vous travaillez avec des formats plus grands et que, pour l’une ou l'autre raison, vous devez re-soulever le carreau. Vous constaterez que la force aspirante du carreau détachera souvent la natte. Ce ne sera pas le cas avec la colle que j'utilise. Mais évidemment, cette qualité supérieure a également un prix."
Polycaro: Je vous ai entendu parler d'un projet chez Vincent Van Duysen. Travaillez-vous uniquement dans un segment supérieur prêt à payer ces prix plus élevés?
Ingemar: "Pas toujours. Mais si vous voulez proposer de la qualité, vous devez prendre le temps de vendre votre projet au client afin qu'il comprenne ce pour quoi il paie. Lors des premières années, j'allais voir les nouveaux clients en tenue de travail après mes heures sur chantier pour discuter de l'offre. Même si vous respirez la confiance et l’assurance de quelqu’un qui connaît parfaitement son métier, il est tout de même plus difficile de défendre des prix plus élevés. Aujourd'hui, j'adopte un concept différent, je collabore avec Steffi. Architecte d'intérieur, elle conçoit les salles de bains en concertation avec le client et vend les projets dans leur totalité. Conception, pose, choix des matériaux, qualité, étanchéité,... Tout cela est intégré dans un seul et même récit ‘vendable’, et ça marche. Notre marché a donc un peu évolué vers les clients qui veulent payer à la fois pour la pose et pour la conception. De nombreux clients ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent. Chez nous, ils trouvent tout sous un seul et même toit. Vont-ils payer plus cher pour cela? Peut-être bien. Mais si je nous compare avec par exemple Steylaerts, qui constitue tout de même le top sur le marché, les clients ne paieront pas beaucoup plus cher chez nous, mais bénéficieront d’un concept beaucoup plus original."
Polycaro: Combien de personnes travaillent chez Acotek?
Ingemar: "En ce moment, Steffi et moi formons le visage d'Acotek. Steffi est la personne de contact d'Acotek. Elle est toujours disponible, effectue le suivi des projets et du planning, dessine les salles de bains, vend les projets aux clients, etc. De plus, son frère se charge de tous les travaux de plomberie. Nous formons dès lors une équipe très complémentaire."
"J'ai jadis collaboré avec un carreleur qui posait des sols depuis 30 ans, mais qui n’atteignait pas le niveau de qualité élevé auquel j’aspire. Le chauffage par le sol, par exemple, nécessite un double encollage. Sur un projet, j'ai dû retirer certains carreaux qu'il avait posés et ai constaté qu'il n'avait pas appliqué ce double encollage. Pourtant, je l'y avais ‘formé’. Ou bien il découpait ses carreaux autour des encadrements de porte de manière trop peu soigneuse, etc. Même s’il s’agissait d’un projet à petit budget, cela ne signifie pas que vous ne devez pas travailler proprement. À la longue, je passais plus de temps à tout surveiller ou ajuster, que sur mon propre travail. Une telle collaboration ne pouvait pas durer."
Polycaro: Qu'est-ce qui vous fait choisir tel produit ou telle marque?
Ingemar: "Je pense que c’est principalement déterminé par l'expérience que vous acquérez en travaillant avec divers produits, de telle sorte que vous apprenez à bien connaître les différences. Le fournisseur avec lequel vous collaborez joue aussi un rôle important."
"En termes de recettes, il existe certains systèmes pour fabriquer des colles ou des systèmes d'étanchéité. Ceux-ci sont utilisés par différentes marques, auxquelles viennent constamment se joindre de nouveaux acteurs. Entre-temps, tout le monde propose tout, ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas de petites différences. Lorsque vous aimez plier votre natte dans les coins parce que vous travaillez avec des carreaux très fins, une natte flexible s’avèrera plus intéressante qu'une natte plus rigide qui entraînera des angles plus arrondis."
"Il est également important que le fournisseur puisse s’appuyer sur une équipe à laquelle vous pourrez faire appel quand vous n'êtes pas totalement sûr de votre coup."
Polycaro: En parlant de projets, quel projet pourrions-nous passer à la loupe, du point de vue technique, pour cet article?
Ingemar: "Nous avons récemment pu rénover la salle de bains d'une maison privée à Merksem. Une maison charmante avec des éléments authentiques, mais dont la salle de bains était totalement dépassée. Nous l'avons totalement mise à nu, ce qui constitue en fait toujours notre préférence dans les vieilles maisons, afin de pouvoir vérifier minutieusement toutes les canalisations et évacuations. Le plancher était posé sur des solives en bois, sans rien entre celles-ci. Lorsque les enfants jouaient dans la baignoire, de l'eau coulait par les joints du parquet. Le plafond en gyproc de la cuisine sous-jacente avait par conséquent déjà beaucoup souffert."
"Nous avons commencé par recouvrir entièrement le plancher de panneaux OSB. Ce ne fut pas facile parce que les solives étaient toutes de travers. Vous pouvez alors choisir de les redresser et les mettre de niveau, mais nous avons ici tout de même fixé l'OSB directement sur les solives parce que les bords étaient assez réguliers. Nous avons égalisé les panneaux avec une égaline. Nous avons ensuite surélevé le receveur de douche. Le client trouvait que cela donnait un chouette effet visuel parce que cela séparait visuellement l'espace douche et de l'espace wc."
"Pour les rénovations, nous optons généralement pour une surélévation, parce que vous ne disposez pas d’une hauteur suffisante. Un des caniveaux les plus bas sur le marché présente une hauteur de 5,9 mm. Vos conduits d’évacuation doivent pouvoir aller en pente jusqu'à un certain point de la salle de bains, ce qui nécessite déjà un centimètre. Il faut ensuite tenir compte de l'étanchéité, du drainage, de l'épaisseur du carrelage, etc. Avant même de vous en rendre compte, vous vous retrouvez donc avec 10 cm de hauteur, même en recourant au caniveau le plus bas sur le marché."
Rechercher uniquement le profit? Non, ce n'est pas mon truc. Si c'est ce que vous cherchez, changez de métier. Accordez de l’attention aux détails, tant techniques qu'esthétiques. Ce sont en effet les détails qui déterminent le résultat. Vous allez devoir travailler une heure de plus? Alors faites-le.
Polycaro: A quoi ressemblait la structure de la douche à l'italienne?
Ingemar: "Pour ce projet, nous avons procédé avec une surélévation, ce qui permettait de dissimuler facilement les tuyaux. Nous avons posé un receveur de douche avec un système d’évacuation. Nous avons prolongé ce receveur de douche en installant derrière celui-ci une partie en panneaux. Même si le receveur de douche et le système sont étanches, nous avons tout de même décidé de revêtir tout le sol, y compris la partie en panneaux à l’arrière, d'une étanchéité. Idem pour les murs qui l’entourent. Nous avions également réalisé un doublage afin de pouvoir créer une niche dans la douche et dissimuler la robinetterie encastrée de la baignoire. Cela n'aurait pas été possible dans le vieux mur d'origine, car vous auriez vu chez les voisins avant même de vous en rendre compte."
"Nous avons enveloppé ce doublage d’une membrane d’étanchéité. Tous les joints de cette membrane ont été collés au moyen d’une bande d'étanchéité et de la colle bicomposante. Tous les angles extérieurs et intérieurs ont également été collés et des angles préformés, idem pour le manchon au niveau de l’évacuation et de la robinetterie. Vous pouvez ainsi être sûr à pratiquement 100% que votre douche sera étanche. C'est important, surtout avec des filles ados (rires)! Ces demoiselles passent apparemment jusqu'à 40 minutes sous la douche. Du moins, c’est ce que me disent mes clients. Pendant tout ce temps, les carreaux se retrouvent totalement sous eau..."
Polycaro: Que pouvez-vous nous dire par rapport au carrelage pour ce projet?
Ingemar: "Le doublage a été revêtu de petits carreaux céramiques de 5x20 cm, et la niche en retrait de terrazzo. De l'autre côté de la salle de bains se trouvait le wc suspendu, un modèle Systemfix de Geberit, que nous avons complètement intégré dans un caisson. La difficulté consistait à aligner les carreaux. Vous avez un receveur de douche surélevé et une évacuation au centre de la douche. Par-dessus lesquels il fallait installer une paroi de douche que nous voulions aligner sur les carreaux. Le doublage et sa niche ainsi que le caisson du wc suspendu devaient tous s'accorder parfaitement, au millimètre près. Ce qui exige de nombreux mesurages. De plus, il n'y a aucune découpe dans la douche proprement dite."
"Le sol a été revêtu de terrazzo lié au ciment. Celui-ci a été découpé en forme de diamant vers le caniveau. La douche faisait 90 cm de largeur, les carreaux 60 cm. Dans la douche, nous avons installé le joint au centre et avons coupé en onglet les pièces d’ajustement sur le côté relevé au moyen d’une scie à eau. Nous avons replié une partie comme une enveloppe de manière à ce que les granulats visibles se prolongent. Les éléments ont été collés entre eux avec de l'époxy, poncés au disque abrasif et dotés d’une finition adoucie afin que l'onglet soit encore à peine visible. Il est impossible de réaliser un onglet super raffiné dans le terrazzo, car les granulats ne se situent pas toujours à la même profondeur. Si vous poncez trop les bords, ces granulats risquent de ressortir, créant ainsi des bords en dents de scie.
Je suis un autodidacte. Il m’arrive parfois de lire pour le plaisir les rapports du CSTC ou les fiches techniques des fabricants de colles. Certains conseillers techniques s’étonnent que je connaisse leur catalogue pratiquement par cœur
Polycaro: Vous avez clairement un esprit à la fois créatif et technique!
Ingemar: "C’est en fait ce que j'aime le plus dans mon métier: la finition des détails. Le bricoleur en moi peut ici laisser libre cours à sa créativité. Nous allons également réaliser nous-mêmes le plan du lavabo en terrazzo. Et créer les mêmes nuances de couleurs qu’au sol, mais avec des granulats plus fins. Nous aurions pu nous faciliter la tâche en achetant simplement le plan de travail, mais l’architecte ne trouvait pas cela très esthétique et nous préférons ne pas nous faciliter trop la tâche..."
"Pour un autre projet, j'ai entièrement restauré moi-même un vieux sol en carreaux de ciment. Ces petits carreaux présentaient de magnifiques motifs, mais ils étaient cassés, il manquait des morceaux, etc. Je les ai tous numérotés et démontés, j’ai retiré le mortier, poncé les carreaux, réparé les cassures, etc., puis j’ai tout remis en place. Ce sont de chouettes défis."
Polycaro: Y a-t-il d’autres points que vous aimeriez partager avec vos collègues concernant ce projet?
Ingemar: "Les autres murs ont été revêtus de carreaux céramiques en 60x60 cm. Nous faisons toujours attention au double encollage dans la douche afin de créer le moins possible de stries de colle. Nous utilisons toujours la méthode butterfloat et veillons à ce que les stries de colle soient peignées horizontalement afin qu'aucun filet d’eau ne puisse se former sous le carrelage."
"Les profilés en aluminium, de couleur cuivre brossé, constituaient un joli détail. Ils se marient à merveille avec les robinets en cuivre choisis.""
Biographie Ingemar Agemans
- Né à: Anvers, le 7 août 1980
- Études: ESG Économie Langues modernes, 2 ans de journalisme, 1 an d'Assistant en psychologie.
- Loisirs: Mon plus grand hobby, c’est jouer de la guitare. En fait, c'est la passion de ma vie. J'aurais aimé être musicien. Je possède 7 ou 8 guitares et je viens d’en commander une qui sera fabriquée avec le bois d'un platane abattu le long des canaux d'Anvers.
- Sport préféré: Hockey sur glace
- Musique préférée: Avant, j'écoutais surtout du Punkrock et du Metal, mais aujourd'hui j'aime tous les genres. Jeff Buckley reste mon coup de cœur.
- Film préféré: Le diptyque 'Jean De Florette & Manon des Sources', joué par Depardieu: ce n'est pas du tout un film commercial mais il est absolument fantastique. Je regarde généralement des films européens, ils sont plus bruts. Un autre conseil: ‘Les appartements de la 8ème rue’ de Dany Baune.
- Destination de voyage préférée: Quand j'étais jeune, nous voyagions souvent en France en voiture, mais je ne suis absolument pas un globe-trotter. Les vacances annuelles au ski... J'y tiens, et je rêve d'aller un jour au Japon.
- Plat/boisson préféré(e): C'est une question très difficile car j'adore manger! Je pourrais citer un plat, mais il n'existe plus: les pâtes Lola Paloza. C'était des pâtes aux scampis et au poulet, recouvertes d'une délicieuse sauce crème et tomate. Et, avec cela: une bonne bouteille de vin rouge comme un Barolo... C’est le genre de cadeau qu’on peut toujours m’offrir.
Polycaro: Vous vous voyez poser du carrelage toute votre vie?
Ingemar: "Je pense que je continuerai à le faire aussi longtemps que mon corps me le permettra. Mais je trouve aussi chouette de réaliser mes propres objets en terrazzo, par exemple. Quand j’envisage l'avenir, il n'est pas non plus impensable que je prenne à terme un apprenti. Je pourrai ainsi transmettre mes propres compétences et valeurs à quelqu'un d'autre, en espérant que cette personne restera, évidemment. À terme, je me vois aussi donner des ateliers, prodiguer des conseils techniques, etc. Certains conseillers techniques s’étonnent de voir que je connais leur catalogue pratiquement par cœur. Transmettre mes connaissances ouvrira assurément des possibilités."
Polycaro: Avez-vous des conseils ou des réflexions d'ordre général par rapport au secteur?
Ingemar: "Je ne sais pas si cela doit venir du secteur proprement dit, mais en général, un peu plus de reconnaissance de notre métier serait le bienvenu. J'entends souvent dire: ‘ce n'est qu'un sol’. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas un simple sol. Dans les projets de nouvelle construction, vous êtes par exemple confronté à du chauffage par le sol. Si celui-ci a été mal installé, vous ne pourrez pas le démonter facilement. Les architectes sous-estiment eux aussi souvent ce qu'implique la pose d’un sol de qualité. Ils conçoivent des choses fantastiques, mais ne réalisent pas que la concrétisation de leurs idées dans la réalité doit de préférence rester abordable. Carreler une salle de bains avec des carreaux céramiques ne représentera pas le même budget que parachever cette même salle de bains avec de la mosaïque."
Polycaro: Enfin, quels conseils donneriez-vous aux carreleurs débutants?
Ingemar: "Quand je pense aux erreurs que j'ai moi-même commises, je dirais (petit moment de réflexion): ne pas toujours vouloir suivre le client. Quand on débute comme carreleur, on veut avoir du travail. C'est compréhensible. Mais au début, vous allez faire des choses pour votre client qui correspondent mieux à son budget, mais qui, en fait, ne tiendront pas la route du point de vue technique. Ne faites pas cela. Cette erreur, je l’ai commise, cela m'a coûté de l'argent et ce n’est en outre pas bon pour votre réputation. Je déteste devoir démonter un travail qui a été effectué. Accordez de l’attention aux détails, tant techniques qu'esthétiques. Ce sont les détails qui déterminent le résultat. Vous allez devoir travailler une heure de plus? Alors, faites-le."
"Enfin, ne choisissez pas uniquement ce métier pour l'argent, faites-le parce que vous l'aimez et parce que vous aimez la liberté d'être indépendant. Parce que vous voulez créer de belles choses et parce que vous voulez être fier du résultat fourni. La qualité a son prix, mais ne surfacturez jamais celle-ci de façon exagérée. Rechercher uniquement le profit? Non, ce n’est pas mon truc. Si c'est ce que vous cherchez, changez de métier."
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